La récupération et la valorisation de la chaleur fatale constituent un levier majeur pour réaliser des économies d’énergie. Selon une étude conjointe d’EDF et de l’ADEME, des gisements de chaleur excédentaire à plus de 100°C existent à la fois dans l’industrie et dans les réseaux de chaleur en France. Ces ressources, souvent inexploitées, représentent un potentiel considérable pour améliorer l’efficacité énergétique des entreprises. De plus, l’État soutient activement ce secteur grâce à des dispositifs de financement. Les Certificats d’Économies d’Énergie et les Fonds chaleur de l’ADEME facilitent le développement de solutions de récupération thermique.
Chaleur fatale: définition
La “chaleur fatale”, aussi appelée “chaleur perdue” ou “chaleur de récupération”, fait référence à la chaleur excédentaire qui est inévitablement rejetée au cours des processus de production ou de transformation. Cette chaleur, souvent inutilisée, représente un gisement d’énergie potentiellement récupérable pour améliorer l’efficacité énergétique et réduire les consommations d’énergie.
Chaleur fatale : formation et température
La chaleur fatale peut se présenter sous trois formes principales, influençant leur mode de récupération :
- Rejets gazeux (faciles à capter) : air de conditionnement, air chaud, buées, vapeur de procédé, flash.
- Rejets liquides (faciles à capter) : eaux usées résidentielle-tertiaire, eaux de refroidissement, purges.
- Rejets diffus (plus difficiles à capter) : défauts d’isolation des canalisations, parois et ouvertures non fermées.
La température de la chaleur fatale est un facteur clé pour sa valorisation. Elle varie de 30°C (eaux usées) à 500°C (gaz de combustion).
Chaleur fatale : comment récupérer cette énergie ?
Plusieurs technologies permettent de récupérer la chaleur fatale, que ce soit pour une valorisation thermique ou électrique.
- Échangeurs de chaleur : Ces dispositifs transfèrent la chaleur d’un fluide (gaz ou liquide) à un autre sans mélange. Par exemple, les gaz d’échappement chauds peuvent chauffer un autre fluide, comme l’eau ou l’air, pour produire de l’électricité ou du chauffage.
- Récupération de chaleur des gaz d’échappement : Dans les systèmes industriels, une grande quantité de chaleur est perdue. Cette chaleur peut être captée et utilisée pour chauffer de l’eau ou de l’air ou produire de l’électricité.
- Pompes à chaleur : Elles permettent de transférer la chaleur d’une source à basse température (air ou eau) vers une source à haute température, pour réutiliser la chaleur perdue.
- Récupération de chaleur de l’électricité : Lorsqu’un système produit de la chaleur via l’électricité, cette chaleur peut être récupérée pour du chauffage ou de la production d’électricité.
La valorisation d’un système de récupération de chaleur
Deux dispositifs majeurs permettent de financer vos projets de récupération de chaleur :
Les Fonds Chaleur
Créé en janvier 2009 dans le cadre du Grenelle de l’environnement, ce fonds finance des projets de production de chaleur à partir des énergies renouvelables et de récupération. Il concerne l’habitat collectif, le tertiaire et l’industrie. Pour être éligible, une société doit avoir réalisé un audit énergétique ou une étude de faisabilité dans les deux dernières années. Le niveau de soutien dépend de la taille de l’entreprise et du type de valorisation. Un simulateur d’éligibilité est proposé par l’Agence pour la Transition Écologique.
Les Certificats d’Economies d’Energie (CEE)
Ce dispositif repose sur une obligation d’économies d’énergie imposée aux fournisseurs d’énergie (les “obligés”). Plusieurs opérations de récupération de chaleur sont éligibles, telles que la mise en place de systèmes sur des chaudières industrielles, compresseurs ou tours aéroréfrigérantes, selon des fiches d’opération standardisées (IND-UT-117, IND-UT-118, IND-UT-103, IND-BA-112).